Nova Quovadem
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❈ Vous voulez le tout début de mon histoire ? Je suis née sur Cerea et pour être totalement honnête je n'ai jamais connu ma mère. Elle est morte dans l'année qui a suivis ma couche d'une maladie orpheline foudroyante. Aucun remède n'existait pour cette maladie, aucun n'existe d'ailleurs à ce jour, pas rentable apparemment de confectionner un médicament pour sauver la vie d'une personne sur un demi-million. Alors ma famille ça s'est limitée à mon père et un droïde de protocole trafiqué qui avait le niveau de politesse d'un hutt qui a perdu un gros paquet d'argent avec des tendances sociopathes frôlant avec la psychopathie. C'était pas idéal mais c'était tout ce que j'avais et j'ai plutôt bien grandis.
❈ Enfin voilà quoi, j'ai grandis en baguenaudant dans toute la galaxie aux côtés de mon père et du droïde. C'est sûr que ça manquait d'une image maternelle mais compte-tenu du boulot de mon père, je m'en sors pas si mal je crois. Je vous disais avant qu'il travaillait pour plusieurs employeurs à travers la galaxie et c'était pas des conneries mais je ne vous pas ai précisé la nature de son métier. Mon père était un chasseur de prime. Remarquez maintenant que j'y repense ça expliquait un peu le comportement du droïde. Moi j'étais tout simplement une erreur de parcours de sa part, gentil à lui de ne pas avoir fait le ménage dans ses erreurs et de m'avoir prise comme protégée. C'est qu'il misait sur le fait que je serai encore plus douée que lui. Je suis encore là. Pas lui. Il avait raison.
❈ Alors … Je vous ai dit que mon père était un tueur à gage, je vous ai dit que le droïde me servait de babysitter pendant qu'il réalisait ses contrats et je vous ai dit que j'ai passé ma vie à bord de son vaisseau tout confort et praticité … Je peux continuer avec quoi ? Ah oui, le début de mon entrainement. C'est plutôt simple comme concept : j'ai réussi à tenir debout ? L'entrainement a commencé. Bon d'accord, j'exagère un petit peu mais on n'est pas loin de la vérité quand même. C'est que mon père ce n'était pas un rigolo, c'était un ancien des forces spéciales de ce qui était alors la République. Du coup le principe de vie était militaire. On se lève aux aurores, on s'entraine jusqu'à n'en plus pouvoir et le lendemain on recommence. Sans râler de préférence. C'était peut-être un peu extrême quand j'y repense mais ça m'a enseigné une bonne chose : la rigueur. Un bon entrainement ne s'arrête que lorsqu'on n'en peut plus. Une journée ne se termine qu'une fois tous ses devoirs accomplis.
❈ Ce que j'entends par entrainement ? Bah je vous l'ai dit, mon père c'était un chasseur de prime, vous croyez qu'il m'a appris quoi ? Tresser des nattes ? J'ai appris à me battre. Blaster, arme blanche, mains nues. Je n'ai jamais eu le sentiment de me sentir comme sa fille à la façon traditionnelle qu'on imagine, j'étais plus une genre de soldat à ses ordres avec tout à apprendre et des années devant elle pour le faire. Je sais qu'on peut croire que d'enseigner à son enfant à tuer et torturer pour obtenir des informations c'est mal mais en fin de compte c'est juste un autre apprentissage que celui de la langue-de-bois des politiciens ou des aisés. Ca vous dérange si je me roule une cigarette ? J'ai trouvé un tabac absolument délicieux sur Eveniah. C'est une petite planète paumée, aucun intérêt à s'y rendre, sauf pour le tabac. Et la tombe commune de mon père et son droïde assistant.
❈ 12 ans, ça c'était une bonne année. Mon père m'a offert mon premier blaster, un Blastech DC-17 et oui je l'ai remis à la personne qui m'a accueillie dans le Temple. Je pense d'ailleurs que ça serait intéressant de revoir un peu votre politique sur les armes, n'utiliser que des armes blanches c'est plutôt dangereux comme façon de faire. Enfin, revenons à nos banthas, 12 ans c'est aussi l'âge auquel j'ai eu droit d'accompagner mon père pour la première fois. Ce n'était pas franchement dangereux, la cible était un flambeur qui avait parié plus qu'il ne pouvait se le permettre. Le client était celui contre qui il avait parié et qui ne verrait jamais la couleur des crédits que l'autre lui devait. Le flambeur n'avait rien de valeur pour récupérer le moindre argent alors son débiteur a fait ce que tout bon débiteur fait sur certaines planètes de la galaxie. Il a mis sa tête à prix. Ca vous choque ? Le motif le plus insignifiant que j'ai vu portait sur histoire de salutation au travail, un employé qui en ignorait un autre en arrivant le matin. Excédé il a mis sa tête à prix. Ca c'est extrême. M'enfin à crédit gagné, ne regarde pas la couleur. C'était le credo de mon père. J'en étais où … Ah oui le flambeur … Ca n'a pas duré longtemps. On est allés l'attendre à son domicile alors qu'il brûlait sa vie par les deux bouts dans un casino dont il n'était pas encorde interdit. Quand il est rentré, plus créditeur encore qu'avant, mon père lui est tombé dessus. Un coup de poing en plein visage pour l'envoyer au sol, deux dents qui volent, filet de sang, le corps qui tombe. Je regardais ça avec le cœur qui palpitait comme s'il allait exploser et puis mon père a pris son blaster pour le menacer. Il lui a dit que son créditeur passait le bonjour, le flambeur a supplié, mon père a achevé sa supplique d'un tir dans la poitrine. Moi j'ai cru que mon cœur explosait au moment où j'ai vu le corps tomber, ensuite plus rien. Un calme terrible, j'avais froid et j'étais survoltée en même temps. Si le flambeur est mort ce jour-là, mon innocence aussi.
❈ Si j'ai tué quelqu'un ? C'est éliminatoire si je dis "oui" ? Non ? Bon … alors ok … Oui j'ai déjà tué. Cinq personnes. Plus un connard et un droïde donc ces deux là ne comptent pas vraiment. La première fois j'avais 16 ans, ce qui est un âge plutôt tardif dans le milieu dans lequel j'ai grandis. C'était un cas de légitime défense pour le coup. Enfin plus ou moins. Disons que c'est assez technique à expliquer. En fait non. Pas du tout. On était sur un coup avec mon père, la fille d'un riche patron d'une entreprise multi-planétaire qui avait humilié le Prince de je ne sais quelle petite planète paumée. Un affront dont ni le père, ni la fille ne voulaient s'excuser. Les gens sont tarés vous savez, j'ai vu un type crever l'oeil d'un autre dans une cantina parce qu'il avait eu le malheur de "mal" le regarder. On a attendu que le père et la fille soient chez eux et on est venus frapper. Moi je devais me contenter de couvrir mon père et faire attention. La fille ça n'a pas été un soucis, proprement étouffée avec un coussin. Le père, en revanche, ça n'a pas été aussi simple. Il avait un garde du corps, rien d'affolant, mon père l'a neutralisé à peine entrés dans le bureau qu'il avait chez lui. Seulement on ne pensait pas que notre cible serait armée dans sa propre demeure. Il a sorti une arme de sous son bureau pour la pointer sur mon père. C'était la première fois que je tirais sur quelqu'un, je n'ai même pas eu le temps de réaliser ce qui se passait. J'ai encore l'impression que j'ai agi à l'instinct. J'ai levé mon arme et j'ai tiré sans réfléchir, un seul coup, précis, pleine carafe. Le plus chiffonnant, je me l'explique toujours pas d'ailleurs, j'ai été plus rapide que mon père et notre cible, comme si … je sais pas trop. Enfin la première fois ça secoue, j'étais plus vierge, mon père m'a ramenée au vaisseau où j'ai pris une douche de longueur olympique, température proche d'un hiver de Hoth. Une heure et demi plus tard j'étais froide comme un glaçon et je tremblais comme un joueur qui a un sabbac dans la main mais je parvenais à effacer l'image de l'homme que j'avais tué de mes yeux. Le lendemain la vie a repris son cours comme si rien n'était arrivé.
❈ D'ailleurs c'est comme ça que j'ai remplacé mon DC-17 pour un DL-44. Cette arme, c'est une légende. D'accord elle a été produite en grande série et a été très largement distribuée. N'empêche que cette arme elle n'est plus toute jeune mais elle tire encore, d'ailleurs on m'a demandée de laisser mes armes à l'entrée du Temple, la vibro-dague je m'en moque mais mon DL-44 j'y tiens. Il appartenait au premier homme que j'ai tué, au premier contrat que j'ai rempli, il a une valeur personnelle inestimable. J'ai dit en arrivant que j'avais pas beaucoup de biens personnels et j'ai pas menti. J'ai ce blaster auquel je tiens et ce collier. C'est un truc qui est dans ma famille depuis plusieurs générations, apparemment c'est un cristal d'énergie mais il est comme inerte, comme s'il attendait quelque chose pour accepter de fonctionner. Ou alors c'est juste une babiole sans aucune valeur et aucun intérêt. Sans déconner, un caillou transparent qui s'hériterait dans une famille depuis plusieurs générations, j'ai du mal à y croire personnellement.
❈ Les choses ont commencé à merdé il y a six mois de ça. Enfin quand je dis merdé c'est un grand mot. Tout se passait très bien avec psychopathe le droïde et mon père, jusqu'à ce que je fasse une rencontre étrange. Nous étions de retour sur Cerea pour un contrat, c'était la première fois que j'y remettais les pieds depuis ma naissance. Une femme est venue m'aborder pour me parler, elle disait qu'elle connaissait ma mère, que j'étais son portait accrochée. J'ai écouté ce qu'elle avait à dire. Avec mon père c'était hors de question de parler de ma mère. J'abordais le sujet et il mettait un terme à la discussion avec la délicatesse d'une porte claquée en plein nez. Alors cette femme touchait un point sensible, je l'ai suivie et je l'ai écoutée. Elle a été ma nourrice au tout début de ma vie et jusqu'au décès de mes parents. Je lui fis remarquer qu'elle devait être folle, que j'avais toujours mon père et … disons que j'ai déchanté quand elle a sorti de vieilles images. Il y avait une femme, mon portait presque trait pour trait, ma mère indéniablement et un homme à côté d'elle mais ce n'était pas mon père. Enfin si ça l'était. Du moins c'était mon géniteur je veux dire.
❈ Il y a un mois j'ai trouvé le courage de confronter mon père. Enfin le … ouais disons mon père, il m'a élevée après tout. Nous étions sur Eveniah, il y possédait une belle maison où on venait se reposer et se détendre. Je lui ai parlée de ce que j'ai appris, j'ai exigé des explications et il a tenté de se dérober à la discussion. C'est là que les choses se sont gâtées, j'ai tiré sur la porte du salon pour l'empêcher de sortir, il a braqué son arme sur moi, il ne voulait pas parler et c'est là que psycho le robot a pris la parole. Il espérait protéger mon "père" en expliquant la situation, ce droïde a toujours été défectueux et n'a jamais rien compris aux émotions humaines, une vraie plaie. Avec ce qu'il a dit, l'issue était évidente si on savait ce qu'est une émotion mais … bref … C'était juste une histoire de jalousie. Un chasseur de prime jaloux et amoureux, éconduit … Il n'y a jamais eu de maladie. Juste deux coups de blaster et moi … moi j'étais un troisième tir qui n'a jamais eu lieu. J'étais comme son lot de consolation, il n'avait pas eu ma mère, il me prit moi, comme son apprentie. Et il a prit ce caillou autour de mon cou sur le corps de ma mère, mon seul vrai héritage de sang. Et comme mes géniteurs ont été tués par un coup de blaster, celui qui m'a élevée est mort d'un tir de blaster. Un tir du blaster qu'il m'a offert pour mes douze ans, je trouve que ça donne un côté poétique à cette tragédie. Quand à psycho-robot il a eu droit à son tir de blaster également, parce qu'il m'a cachée la vérité toutes ces années. J'ai enterré leurs corps dans un endroit perdu au milieu de la forêt et j'ai dit "adieu" à mon identité passée, celle que je croyais être la vraie et j'ai endossé ma vraie identité. Le prénom choisi par mes parents, leur nom de famille également. J'ai pris le vaisseau de mon faux père et je suis partie d'Eveniah.
❈ J'ai eu un dernier arrêt avant de finir ici. Un endroit où l'on peut se rendre et oublier un peu tout pourvu qu'on ait assez de crédits pour le faire. On l'appelle la lune des contrebandiers, Nar Shaddaa. Ce n'est pas un endroit respectable, ni un endroit qu'on recommanderait à un ami auquel on tient. J'y suis allée parce que je ne savais ni que faire, ni où aller. Je n'ai pas envie de continuer la vie enseignée par celui qui m'a élevée après avoir tuée mes parents mais le fait est que la majorité de mes talents opéraient hors du cadre de la loi. Pendant trois semaines j'ai joué les crédits accumulés par mon "père" au fil des années, enfin pas tous, j'ai mes défauts mais je ne suis pas une flambeuse. Si je m'attendais à rencontrer un jedi il y a deux semaines dans ce gourbi de planète … Clairement pas. Je ne sais pas ce qu'il faisait là-bas mais il m'a abordée entre deux tables de sabacc. Il m'a dit qu'il sentait que j'étais perdue mais aussi que je ne devais pas m'inquiéter, que j'étais destinée à mieux que Nar Shaddaa. Je dois avouer, je l'ai pris pour un fou qui avait trop bu mais finalement … ses mots ont fait leur bonhomme de chemin dans ma tête. En fait ce qui m'a convaincue qu'il n'était pas fou c'est ce qui était le plus fou. Il a posé sa main sur mes cartes et m'a dit, très sérieusement, que mon avenir n'était pas à écrire en prenant des vies mais en faisant ce qu'il fallait pour en libérer. Je pense quand même que vous devriez le faire examiner … N'empêche qu'il avait raison. Quand j'ai vu mes gardes, j'avais un sabacc et contre moi un adversaire flambeur sans limite qui a misé son esclave simplement sur un défi d'un de ses amis qui se tenait à côté de lui. Quand j'ai vu sa tête en voyant mon sabacc … Enfin le jedi avait raison, au mot près. Il n'avait pas dit "libérer" par hasard. Je me suis retrouvée avec cette esclave dont je ne savais pas quoi faire alors … Alors je l'ai libérée et je suis venue ici pour démarrer cette nouvelle vie.
❈Enregistrement personnel de Nova Quovarem
Ca fait donc une semaine que je suis au temple et que j'ai officiellement débuté ma formation. Je suis novice officiellement, une apprentie qui n'a pas de maître. Alors je suis des espèces de cours commun tout en étudiant de mon côté mais pour l'instant j'ai plus l'impression d'être en évaluation. Je me doute bien que vu mon passif, je ne suis pas la candidate idéale mais bon, j'ai été acceptée, apparemment je suis assez sensible à la Force pour apprendre à la maitriser. Pas question de rester une novice longtemps en revanche, je vais me trouver un maître manu militari. Faut espérer que j'en trouve un qui n'a pas lu mon dossier personnel parce que sinon … Disons que ça va être compliqué. Allez, je vais m'y remettre. Tiens, d'ailleurs pour être sûre de m'en souvenir quand j'écouterai à nouveau cet enregistrement : Il n'y a pas d'ignorance, il y a la connaissance. Il n'y a pas de passion, il y a la sérénité. Il n'y a pas de chaos, il y a l'harmonie. Il n'y a pas de mort, il y a la Force. Je vais être honnête quand même, aucune idée de ce que ça veut dire … Enfin si, je comprends le texte mais il paraît que je dois méditer dessus pour le comprendre et jusque là … j'ai pas encore eu l'éclair de compréhension. J'espère quand même que j'aurai droit à un sabre-laser, je n'en avais jamais vu mais je dois avouer que ça en jette quand même. Allez, je file, j'ai un rendez-vous avec un maître sans padawan qui a accepté de me rencontrer pour voir si elle peut me former. J'espère que ça va matcher entre nous !