Carasynthia Q'saar ☽ Thinking out loud
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Carasynthia, un prénom bien trop long pour le petit bout qu'elle était à peine arrivée dans cette galaxie bien trop complexe. Carasynthia, petite enfant brune aux prunelles violettes lorsque le soleil vient se loger dans ses yeux. Elle est la troisième et dernière enfant d'une famille des plus simples. Joha et N'ria Q'saar n'étaient que deux simples éleveurs habitants dans la périphérie de Hyllyard City. Aya et Oni sont frère et sœur jumeaux, ils avaient déjà neuf ans lorsqu'ils ont accueilli au sein de la famille ce petit bout d'humain. Mais les parents ont toujours été très occupé par leur travail, ne s'occupant que très peu de leur dernière née, laissant les jumeaux s'en occuper la majeure partie du temps. De l'amour, ils en avaient pourtant à revendre, mais la vie était loin d'être facile et travailler n'était pas une option.


C'est en pleine guerre froide que la petite Cara a vécu ses premières années. Des souvenirs de cette époque, elle n'en a évidemment pas. Tout ce qu'elle sait des trois premières années de sa vie proviennent des récits contés par Aya, sa grande sœur. Trois ans seulement, donc, lorsque les parents de la petite fratrie trouvent malencontreusement la mort. Des dommages collatéraux, comme ils ont souvent été appelés. Ils n'étaient pas sur Myrky lorsque les faits se sont produits, mais sur une autre planète pour une foire réputée réunissant tout un tas d'éleveurs des bordures extérieures jusqu'aux planètes du Noyau. Alors qu'ils étaient en déplacement pour présenter quelques unes de leurs bêtes, ils se sont retrouvés au milieu d'un assaut isolé entre la Résistance et le Premier Ordre. Aucun des deux n'a survécu à cette attaque, laissant alors trois orphelins sur Myrkr.


Douze ans, ce n'est pas un âge pour élever un enfant, ni même pour s'occuper de soi-même. Aya et Oni ont pourtant tout fait pour s'en sortir par eux-mêmes durant les premières semaines suivant le décès de leurs parents. Avant toute chose, ils voulaient protéger Cara, mais le temps a passé et voler de la nourriture, trouver un abri, et marcher d'une ville à l'autre devint beaucoup trop éreintant. C'est lors de leur retour à Hyllyard City que les trois enfants ont été placés en orphelinat. Pour la première fois de leur vie, les trois Q'saar quittèrent leur planète natale direction Corellia. La guerre commençant à éclater ouvertement aux quatre coins de la galaxie, un nouvel orphelinat ouvrit ses portes sur la planète du Noyau. Les aînés Q'saar n'étaient pas sereins, craignant de subir le même sort que leurs parents, mais ils arrivèrent finalement sains et saufs à destination. Tout ce qui se passa avant sa première nuit sur Corellia, Cara n'en aura alors plus aucun souvenir.


Ce sont quatre années qui ont constitué la véritable enfance de la jeune Cara avant d'être émancipée d'une manière peu commune et inattendue. Ce qu'on a promis à cette enfant alors qu'elle était à peine en âge de parler, c'est d'un jour obtenir un travail très intéressant sur un chantier naval. Voilà ce à quoi aspiraient les dirigeants de cet orphelinat. Bien sûr, ils essayaient de placer les enfants dans des familles aimantes, mais leur objectif était de former une génération future à devenir quelqu'un d'important, du moins à l'échelle corellienne. Mais Carasynthia n'a jamais été capable d'écouter attentivement ce qu'on exigeait d'elle. Peut-on vraiment en vouloir à une enfant d'à peine cinq ou six ans ? En dehors des jumeaux, elle n'est parvenue à se faire qu'un seul ami, Falan. Cara était plutôt du genre pot de colle avec Falan, le garçon avait seulement un an de moins que son frère et sa sœur mais malgré tout, il était loin de vouloir s'amuser avec une gamine à peine capable de tenir une conversation mature. N'ayant pas plus d'ami que la brunette, il a fini par faire d'elle sa partenaire, lui apprenant tout ce qu'il savait de la vie dans les rues corellienne. Il expliqua ne pas avoir eu la chance de connaître ses parents et que sa vie n'a pas toujours été aussi rose qu'elle ne peut en avoir l'air dans cet orphelinat. Finalement, les deux se sont très vite attachés, d'autant plus le jour où Aya et Oni ont finalement été adopté. Une famille aisée n'ayant jamais pu avoir d'enfant décida de s'agrandir en laissant les jumeaux venir vivre avec eux. Cara se retrouva alors seule, n'ayant plus que pour seule famille le peu commode Falan.


Suite au départ des jumeaux, Cara a longuement attendu de recevoir de leurs nouvelles, mais rien. Elle a alors commencé longuement à rêver que quelqu'un viendrait l'adopter à son tour alors que Falan, quant à lui, avait abandonné cette idée depuis longtemps. Selon lui, son passif et son âge ne jouaient pas en sa faveur. Il fit alors la promesse à Carasynthia de la faire sortir de l'orphelinat lorsqu'il serait trop vieux pour continuer à être considéré comme un orphelin et si personne ne l'adopte d'ici là. Mais avant-même que Falan ne soit en âge d'être mis de nouveau dans la rue, quelqu'un vint alors chercher la brunette. Un père ? Une mère ? Les deux ? A vrai dire, c'était une raison tout autre qui avait poussé cet homme à venir chercher Cara. S'il l'avait choisie elle parmi tous ces autres orphelins bien plus irréprochables et obéissants, c'était parce qu'elle avait été détectée comme étant sensible à la Force. Elle ne savait pas, à cet instant, si elle devait être heureuse de quitter cet endroit ou plutôt inquiète. Elle n'eut même pas le temps de dire au revoir à Falan, qu'elle suivit l'un de ceux qu'elle appellerait Maître durant de nombreuses années ensuite.


Carasynthia n'avait jamais entendu parler des Jedi, pas même une seule fois au travers d'une légende contée par qui que ce soit. Ce terme, cette mythologie, cet état d'esprit et cette communauté renaissante, tout cela était tout nouveau pour la jeune brune. Mais très rapidement, les enseignements lui permirent de mieux comprendre tout un tas de choses de la vie, de voir la vie et la Force sous un autre regard. Contrairement à ses années passées à l'orphelinat, elle parvint à trouver un certain intérêt dans l'enseignement qui lui était inculqué. Cara est restée apprentie environ cinq longues années avant d'être jugée apte à devenir Padawan. Durant ces cinq années, elle en aura appris plus que durant les sept premières années de sa vie. Le manque d'attache familiale fut un atout pour que son apprentissage ne se passe sans encombre. Même si ce Nouvel Ordre se voulait un peu plus laxiste concernant les émotions et les relations affectives, il est indéniable que de ne pas demander après ses parents ont fait de la petite brune une élève concentrée et sérieuse, et surtout apte à être choisie comme Padawan plus rapidement que d'autres de ses pairs.


Carasynthia a bien compris que l'Ordre a encore énormément de difficulté à faire grossir ses rangs. A écouter les enseignements de ses professeurs, autrefois, l'Ordre était grand et très respecté. Se refaire une place similaire sans toutefois recréer les mêmes erreurs que dans le passé serait une tâche compliquée. Mais du point de vie de la toute jeune adolescente à peine devenue Padawan, elle compte bien parvenir à convaincre les futures nouvelles recrues que rejoindre l'Ordre est la meilleure chose qui puisse lui arriver. Avec du recul, ses années à l'Orphelinat n'ont pas été bénéfiques pour elle et l'Ordre lui a apporté sagesse, savoir et sérénité, trois valeurs qui lui étaient inconnues jusqu'alors. Mais la galaxie n'est pas encore prête. Malgré plusieurs cas sensibles à la Force détecté par ses maîtres, Cara est bien témoin de la rareté des nouvelles recrues. Les refus sont pourtant compréhensibles, tout le monde a peur d'une histoire qui pourrait se répéter. C'est donc aux côtés de son professeur, l'un des cinq maîtres Jedi ayant fondé ce Nouvel Ordre que la jeune Carasynthia suivit un enseignement plus poussé des techniques, de la méditation mais également de la diplomatie. Car un Jedi est en partie un diplomate même si cet Ordre tente de se détacher au plus de la Fédération, encore une fois pour ne pas faire se répéter l'Histoire.


La Galaxie est loin de retrouver sa gloire d'antan. Carasynthia en a témoigné durant nombreux de ses déplacements. Si d'un côté l'on voit prospérer la Fédération prenant des décisions ayant plus ou moins d'impact pour remettre de nombreuses planètes sur pied et retrouver confiance perdue par certains depuis trop longtemps, Cara témoigne également d'une certaine nécrose infectant de nombreux systèmes se manifestant au travers de diverses organisations criminelles ayant parfois plus de pouvoirs sur certaines planètes que la Fédération. Si son rôle est de rester neutre, son opinion à propos d'actes commis par certaines de ces organisations demeure très négative. Intervenir n'est pourtant pas son rôle, à moins de recevoir une recommandation expresse de la Fédération. La Padawan ne comprend pas encore ce lien entre ce nouveau système politique encore florissant et le Nouvel Ordre. Ni liés, ni opposés, lorsqu'elle tente d'en savoir plus sur le positionnement de l'Ordre vis-à-vis de ce nouveau gouvernement, elle n'obtient jamais de réponse concise. Elle n'est pas sans savoir que dans la passé, l'Ordre ayant soutenu aveuglement - ou presque - la République les a menés à leur perte. Surtout, ne pas répéter l'Histoire.


S'il y a bien quelque chose de redondant dans la vie de la jeune Padawan, c'est l'altruisme. Entre sa vie à l'orphelinat, entourée de personnes cherchant à aider des enfants dans la besoin et de procurer le bonheur à des familles cherchant à adopter, même si leurs méthodes étaient parfois maladroites, l'altruisme au travers de cette institution a très vite été inculqué à Cara. Puis vint l'Ordre Jedi. La définition même du Jedi est d'apporter paix et sagesse dans cette galaxie, mais ce que la jeune femme a toujours préféré durant son apprentissage approchant dangereusement de deux décennies, c'est de pouvoir parfois venir en aide aux personnes dans le besoin et de voir un sourire se dessiner sur les lèvres de ces personnes. Le Maître de Cara pratiquait une technique de la Force assez rare mais très intéressante, provoquant chez Cara une envie de maîtriser cette technique plus que tout. La guérison de Force. Guérir, soulager, aider, une technique on ne peut plus représentative du côté lumineux de la Force, voie dont Cara ne veut surtout pas s'éloigner. Est-ce qu'apprendre à maîtriser une telle technique la préserverait d'être attirée du mauvais côté de la Force ? Probablement pas, une technique ne suffit pas, il faut un équilibre mental et émotionnel pour y faire. Malgré des refus catégoriques durant de nombreuses années, sur la fin de son apprentissage en tant que Padawan, le Maître de Carasynthia accepta de lui enseigner les rudiments de cette technique particulière. Cela ne faisait plus aucun doute, le rôle que Cara voulait occuper au sein de l'Ordre était celui de guérisseuse.


Il n'aura fallu pas moins de deux échecs avant d'accorder à Carasynthia Q'saar le titre de Chevalier Jedi. Lors de ses deux premiers essais pour être adoubée, elle n'était tout simplement pas prête, pas encore assez sage, concentrée et peut-être était-ce à cause du refus de son maître à lui enseigner sa technique particulière. Toujours est-il que lors de sa troisième tentative, c'est avec honneur qu'elle fut finalement promue au grade de Chevalier Jedi, étant alors capable de prendre sous son aile, si elle le souhaite un apprenti qui n'attend que de pouvoir commencer son véritable apprentissage tout comme elle l'a fait douze années plus tôt. Même si elle n'a jamais été très friande des arts du combat Jedi, tout au long de son apprentissage en tant que Padawan, elle s'est attelée à la fabrication de son sabre, constitué de pièces délicates à son image et d'une pierre de Kyber violette, ironiquement assorti à ses yeux. Une nouvelle étape de sa vie de Jedi commence pour Carasynthia alors que des rumeurs commencent à courir. Evidemment, si la Force s'éveille du côté lumineux, envisager un éveil du côté obscur de la Force n'est pas à négliger. Ce ne sont que des rumeurs, encore une fois, mais Cara a un mauvais pressentiment à ce propos.